Swann's Way

The French citations are from the Gallimard edition of Du côté de chez Swann (1988) and the English translations are from the Vintage Internation edition of Swann’s Way (1989).

  • Mais même au point de vue des plus insignifiantes choses de la vie, nous ne sommes pas un tout matériellement constitué, identique pour tout le monde et dont chacun n’a qu’à aller prendre connaissance comme d’un cahier des charges ou d’un testament; notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres. Même l’acte si simple que nous appelons « voir une personne que nous connaissons » est en partie un acte intellectuel. Nous remplissons l’apparence physique de l’être que nous voyons de toutes les notions que nous avons sur lui, et dans l’aspect total que nous nous représentons, ces notions ont certainement la plus grande part. Elles finissent par gonfler si parfaitement les joues, par suivre en une adhérence si exacte la ligne du nez, elles se mêlent si bien de nuancer la sonorité de la voix comme si celle-ci n’était qu’une transparente enveloppe, que chaque fois que nous voyons ce visage et que nous entendons cette voix, ce sont ces notions que nous retrouvons, que nous écoutons.
    —pgs. 18-19

    But then, even in the most insignificant details of our daily life, none of us can be said to constitute a material whole, which is identical for everyone, and need only be turned up like a page in an account-book or the record of a will; our social personality is a creation of the thoughts of other people. Even the simple act which we describe as “seeing someone we know” is to some extent an intellectual process. We pack the physical outline of the person we see with all the notions we have already formed about him, and in the total picture of him which we compose in our minds those notions have certainly the principal place. In the end they come to fill out so completely the curve of his cheeks, to follow so exactly the line of his nose, they blend so harmoniously in the sound of his voice as if it were no more than a transparent envelope, that each time we see the face or hear the voice it is these notions which we recognise and to which we listen.
    —pg. 20

  • Elle retrouvait pour les attaquer dans le ton qu’il faut, l’accent cordial qui leur préexiste et les dicta, mais que les mots n’indiquent pas; grâce à lui elle amortissait au passage toute crudité dans les temps des verbes, donnait à l’imparfait et au passé défini la douceur qu’il y a dans la bonté, la mélancolie qu’il y a dans la tendresse, dirigeait la phrase qui finissait vers celle qui allait commencer, tantôt pressant, tantôt ralentissant la marche des syllabes pour les faire entrer, quoique leurs quantités fussent différentes, dans un rythme uniforme, elle insufflait à cette prose si commune une sorte de vie sentimentale et continue.
    —pg. 42

    She found, to tackle them in the required tone, the warmth of feeling which pre-existed and dictated them, but which is not to be found in the words themselves, and by this means she smoothed away, as she read, any harshness or discordance in the tenses of verbs, endowing the imperfect and the preterite with all the sweetness to be found in generosity, all the melancholy to be found in love, guiding the sentence that was drawing to a close towards the one that was about to begin, now hastening, now slackening the pace of the syllables so as to bring them, despite their differences of quantity, into a uniform rhythm, and breathing into this quite ordinary prose a kind of emotional life and continuity.
    —pg. 46

  • Je m’imaginais, comme tout le monde, que le cerveau des autres était un réceptacle inerte et docile, sans pouvoir de réaction spécifique sur ce qu’on y introduisait; et je ne doutais pas qu’en déposant dans celui de mes parents la nouvelle de la connaissance que mon oncle m’avait fait faire, je ne leur transmisse en même temps comme je le souhaitais, le jugement bienveillant que je portais sur cette présentation.
    —pgs. 78-9

    I imagined, like everyone else, that the brains of other people were lifeless and submissive receptacles with no power of specific reaction to anything that might be introduced into them; and I had not the least doubt that when I deposited into the minds of my parents the news of the acquaintance I had made at my uncle’s I should at the same time transmit to them the kindly judgment I myself had based on the introduction.
    -pg. 85-6

  • Mais tous les sentiments que nous font éprouver la joie ou l’infortune d’un personnage réel ne se produisent en nous que par l’intermédiaire d’une image de cette joie ou de cette infortune; l’ingéniosité du premier romancier consista à comprendre que dans l’appareil de nos émotions, l’image étant le seul élément essentiel, la simplification qui consisterait à supprimer purement et simplement les personnages réels serait un perfectionnement décisif. Un être réel, si profondément que nous sympathisions avec lui, pour une grande part est perçu par nos sens, c’est-à-dire nous reste opaque, offre un poids mort que notre sensibilité ne peut soulever. Qu’un malheur le frappe, ce n’est qu’en une petit partie de la notion totale que nous avons de lui, que nous pourrons en être émus, bien plus, ce n’est qu’en une partie de la notion totale qu’il a de soi, qu’il pourra l’être lui-même. La trouvaille du romancier a été d’avoir l’idée de remplacer ces parties impénétrables à l’âme par une quantité égale de parties immatérielles, c’est-à-dire que notre âme peut s’assimiler.
    —pg. 84

    But none of the feelings which the joys or misfortunes of a “real” person arouse in us can be awakened except through a mental picture of those joys or misfortunes; and the ingenuity of the first novelist lay in his understanding that, as the image was the one essential element in the complicated structure of our emotions, so that simplification of it which consisted in the suppression, pure and simple, of “real” people would be a decided improvement. A “real” person, profoundly as we may sympathise with him, is in a great measure perceptible only through our senses, that is to say, remains opaque, presents a dead weight which our sensibilities have not the strength to lift. If some misfortune comes to him, it is only in one small section of the complete idea we have of him that we are capable of feeling any emotion; indeed it is only in one small section of the complete idea he has of himself that he is capable of feeling any emotion either. The novelist’s happy discovery was to think of substituting for those opaque sections, impenetrable to the human soul, their equivalent in immaterial sections, things, that is, which one’s soul can assimilate.
    —pg. 91

  • Nous sommes très longs à reconnaître dans la physionomie particulière d’un nouvel écrivain le modèle qui porte le nom de « grand talent » dans notre musée des idées générales. Justement parce que cette physionomie est nouvelle nous ne la trouvons pas tout à fait ressemblante à ce que nous appelons talent. Nous disons plutôt originalité, charme, délicatesse, force; et puis un jour nous nous rendons compte que c’est justement tout cela le talent.
    —pg. 98

    We are very slow to recognise in the peculiar physiognomy of a new writer the model which is labelled “great talent” in our museum of general ideas. Simply because that physiognomy is new and strange, we can find in it no resemblance to what we are accustomed to call talent. We say rather originality, charm, delicacy, strength; and then one day we realise that it is precisely all this that adds up to talent.
    —pg. 107

  • Et certes cela ne veut pas dire que M. Legrandin ne fût pas sincère quand il tonnait contre les snobs. Il ne pouvait pas savoir, au moins par lui-même, qu’il le fût, puisque nous ne connaissons jamais que les passionss des autres, et que ce que nous arrivons à savoir des nôtres, ce n’est que d’eux que nous avons pu l’apprendre. Sur nous, elles n’agissent que d’une façon seconde, par l’imagination qui substitue aux premiers mobiles, des mobiles de relais qui sont plus décents.
    —pg. 127

    This is not to say that M. Legrandin was anything but sincere when he inveighed against snobs. He could not (from his own knowledge, at least) be aware that he himself was one, since it is only with the passions of others that we are ever really familiar, and what we come to discover about our own can only be learned from them. Upon ourselves they react only indirectly, through our imagination, which substitutes for our primary motives other, auxiliary motives, less stark and therefore more seemly.
    —pg. 140

  • Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances, ils n’ont pas fait naître celles-ci, ils ne les détruisent pas; ils peuvent leur infliger les plus constants démentis sans les affaiblir, et une avalanche de malheurs ou de maladies se succédant sans interruption dans une famille, ne la fera pas douter de la bonté de son Dieu ou du talent de son médecin.
    —pg. 146

    The facts of life do not penetrate to the sphere in which our beliefs are cherished; they do not engender those beliefs, and they are powerless to destroy them; they can inflict on them continual blows of contradiction and disproof without weakening them; and an avalanche of miseries and maladies succeeding one another without interruption in the bosom of a family will not make it lose faith in either the clemency of its God or the capacity of its physicians.
    —pg. 162

  • Si alors Françoise remplie comme un poète d’un flot de pensées confuses sur le chagrin, sur les souvenirs de famille, s’excusait de ne pas savoir répondre à mes théories et disait: « Je ne sais pas m’esprimer », je triomphais de cet aveu avec un bon sens ironique et brutal digne du docteur Percepied; et si elle ajoutait: « Elle était tout de même de la parentèse, il reste toujours le respect qu’on doit à la parentèse », je haussais les épaules et je me disais: « Je suis bien bon de discuter avec une illettrée qui fait des cuirs pareils », adoptant ainsi pour juger Françoise le point de vue mesquin d’hommes dont ceux qui les méprisent le plus dans l’impartialité de la méditation, sont fort capables de tenir le rôle quand ils jouent une des scènes vulgaires de la vie.
    —pg. 152

    And if Françoise then, inspired like a poet with a flood of confused reflections upon bereavement, grief and family memories, pleaded her inability to rebut my theories, saying: “I don’t know how to *espress* myself,” I would gloat over her admission with an ironical and brutal common sense worthy of Dr. Percepied; and if she went on: “All the same she was kith and kindle; there’s always the respect due to kindle,” I would shrug my shoulders and say to myself: “It’s really very good of me to discuss the matter with an illiterate old woman who makes such howlers,” adopting, to deliver judgment on Françoise, the mean and narrow outlook of the pedant, whom those who are most contemptuous of him in the impartiality of their minds are only too prone to emulate when they are obliged to play a part upon the vulgar stage of life.
    —pg. 168

  • Autrefois on rêvait de posséder le cœur de la femme dont on était amoureux; plus tard, sentir qu’on possède le cœur d’une femme peut suffire à vous en rendre amoureux.
    —pg. 193

    In his younger days a man dreams of possessing the heart of the woman he loves; later, the feeling that he possesses a woman’s heart may be enough to make him fall in love with her.
    —pg. 214

  • De tous les modes de production de l’amour, de tous les agents de dissémination du mal sacré, il est bien l’un des plus efficaces, ce grand souffle d’agitation qui parfois passe sur nous. Alors l’être avec qui nous nous plaisons à ce moment-là, le sort en est jeté, c’est lui que nous aimerons. Il n’est même pas besoin qu’il nous plût jusque-là plus ou même autant que d’autres. Ce qu’il fallait, c’est que notre goût pour lui devînt exclusif. Et cette condition-là est réalisée quand—à ce moment où il nous fait défaut—à la recherche des plaisirs que son agrément nous donnait, s’est brusquement substitué en nous un besoin anxieux, qui a pour objet cet être même, un besoin absurde, que les lois de ce monde rendent impossible à satisfaire et difficile à guérir—le besoin insensé et douloureux de le posséder.
    —pg. 227

    Among all the methods by which love is brought into being, among all the agents which disseminate that blessed bane, there are few so efficacious as this gust of feverish agitation that sweeps over us from time to time. For then the die is cast, the person whose company we enjoy at that moment is the person we shall henceforward love. It is not even necessary for that person to have attracted us, up till then, more than or even as much as others. All that was needed was that our predilections should become exclusive. And that condition is fulfilled when—in this moment of deprivation—the quest for the pleasures we enjoyed in his or her company is suddenly replaced by an anxious, torturing need, whose object is the person alone, an absurd, irrational need which the laws of this world make it impossible to satisfy and difficult to assuage—the insensate, agonising need to possess exclusively.
    —pg. 252

  • Il y a des auteurs originaux dont la moindre hardiesse révolte parce qu’ils n’ont pas d’abord flatté le goûts du public et ne lui ont pas servie les lieux communs auxquels il est habitué…
    —pg. 262

    There are certain original and distinguished authors in whom the least outspokenness is thought shocking because they have not begun by flattering the tastes of the public and serving up to it the commonplaces to which it is accustomed…
    —pg. 290

  • Et cette maladie qu’était l’amour de Swann avait tellement multiplié, il était si étroitement mêlé à toutes les habitudes de Swann, à tous ses actes, à sa pensée, à sa santé, à son sommeil, à sa vie, même à ce qu’il désirait pour après sa mort, il ne faisait tellement plus qu’un avec lui, qu’on n’aurait pas pu l’arracher de lui sans le détruire lui-même à peu près tout entier: comme on dit en chirurgie, son amour n’était plus opérable.
    —pg. 303

    And this malady which Swann’s love had become had so proliferated, was so closely interwoven with all his habits, with all his actions, with his thoughts, his health, his sleep, his life, even with what he hoped for after his death, was so utterly inseparable from him, that it would have been impossible to eradicate it without almost entirely destroying him; as surgeons say, his love was no longer operable.
    —pg. 336

  • Même quand il ne pensait pas à la petite phrase, elle existait latente dans on esprit au même titre que certaines autres notions sans équivalent, comme les notions de la lumière, du son, du relief, de la volupté physique, qui sont les riches possessions dont se diversifie et se pare notre domaine intérieur. Peut-être les perdrons-nous, peut-être s’effaceront-elles, si nous retournons au néant. Mais tant que nous vivons, nous ne pouvons pas plus faire que nous ne les ayons connues que nous ne le pouvons pour quelque objet réel, que nous ne pouvons par exemple douter de la lumière de la lampe qu’on allume devant les objets métamorphosés de notre chambre d’où s’est échappé jusqu’au souvenir de l’obscurité.
    —pg. 344

    Even when he was not thinking of the little phrase, it existed latent in his mind on the same footing as certain other notions without material equivalent, such as our notions of light, of sound, of perspective, of physical pleasure, the rich possessions wherewith our inner temple is diversified and adorned. Perhaps we shall lose them, perhaps they will be obliterated, if we return to nothingness. But so long as we are alive, we can no more bring ourselves to a state in which we shall not have known them than we can with regard to any material object, than we can, for example, doubt the luminosity of a lamp that has just been lit, in view of the changed aspect of everything in the room, from which even the memory of the darkness has vanished.
    —pgs. 380-1

  • Car ce que nous croyons notre amour, notre jalousie, n’est pas une même passion continue, indivisible. Ils se composent d’une infinité d’amours successifs, de jalousies différentes et qui sont éphémères, mais par leur multitude ininterrompue donnent l’impression de la continuité, l’illusion de l’unité.
    —pg. 366

    For what we suppose to be our love or our jealousy is never a single, continuous and indivisible passion. It is composed of an infinity of successive loves, of different jealousies, each of which is ephemeral, although by their uninterrupted multiplicity they give us the impression of continuity, the illusion of unity.
    —pg. 404

  • Comme les différents hasards qui nous mettent en présence de certaines personnes ne coïncident pas avec le temps où nous les aimons, mais, le dépassant, peuvent se produire avant qu’il commence et se répéter après qu’il a fini, les premières apparitions que fait dans notre vie un être destiné plus tard à nous plaire, prennent rétrospectivement à nos yeux une valeur d’avertissement, de présage.
    —pg. 374

    As the different circumstances that bring us into contact with certain people do not coincide with the period in which we are in love with them, but, overlapping it, may occur before love has begun, and may be repeated after it has ended, the earliest appearances in our lives of a person who is destined to take our fancy later on assume retrospectively in our eyes a certain value as an indication, a warning, a presage.
    —pg. 414

  • Même à un simple point de vue réaliste, les pays que nous désirons tiennent à chaque moment beaucoup plus de lace dans notre vie véritable, que le pays où nous nous trouvons effectivement.
    —pg. 383

    Even from the simplest, the most realistic point of view, the countries for which we long occupy, at any given moment, a far larger place in our actual life than the country in which we happen to be.
    —pg. 423

  • Plus tard, il arrive que devenus habiles dans la culture de nos plaisirs, nous nous contentions de celui que nous avons à penser à une femme comme je pensais à Gilberte, sans être inquiets de savoir si cette image correspond à la réalité, et aussi de celui de l’aimer sans avoir besoin d’être certains qu’elle nous aime; ou encore que nous renoncions au plaisir de lui avouer notre inclination pour elle, afin d’entretenir plus vivace l’inclination qu’elle a pour nous, imitant ces jardiniers japonais qui pour obtenir une plus belle fleur, en sacrifient plusieurs autres.
    —pg. 393

    As life goes on, we acquire such adroitness in the cultivation of our pleasures, that we content ourselves with the pleasure we derive from thinking of a woman, as I thought of Gilberte, without troubling ourselves to ascertain whether the image corresponds to the reality, and also with the pleasure of loving her without needing to be sure that she loves us too; or again that we renounce the pleasure of confessing our inclination for her, so as to preserve and enhance her inclination for us, like those Japanese gardeners who, to obtain one perfect blossom, will sacrifice several others.
    —pg. 434

  • À cause de la solidarité qu’ont entre elles les différentes parties d’un souvenir et que notre mémoire maintient équilibrées dans un assemblage où il ne nous est pas permis de rien distraire, ni refuser, j’aurais voulu pouvoir aller finir la journée chez une de ces femmes, devant une tasse de thé, dans un appartement aux murs peints de couleurs sombres, comme était encore celui de Mme Swann (l’année d’après celle où se termine la première partie de ce récit) et où luiraient les feux orangés, la rouge combustion, la flamme rose et blanche de chrysanthèmes dans le crépuscule de novembre pendant des instants pareils à ceux où (comme on le verra plus tard) je n’avais pas su découvrir les plaisirs que le désirais.
    —pgs. 418-419

    Because of the solidarity that binds together the different parts of a general impression that our memory keeps in a balanced whole of which we are not permitted to subtract or decline any fraction, I should have liked to be able to pass the rest of the day with one of those women, over a cup of tea, in an apartment with dark-painted walls (as Mme Swann’s were still in the year after that in which the first part of this story ends) against which would glow the orange flame, the red combustion, the pink and white flickering of her chrysanthemums in the twilight of a November evening, in moments similar to those in which (as we shall see) I had not managed to discover the pleasures for which I longed.
    —pg. 461

  • …et m’aidaient à mieux comprendre la contradiction que c’est de chercher dans la réalité les tableaux de la mémoire, auxquels manquerait toujours le charme qui leur vient de la mémoire même et de n’être pas perçus par les sens. La réalité que j’avais connue n’existait plus.
    —pg. 419

    …helped me to understand how paradoxical it is to seek in reality for the pictures that are stored in one’s memory, which must inevitably lose the charm that comes to them from memory itself and from their not being apprehended by the senses. The reality that I had known no longer existed.
    —pg. 462

  • Les lieux que nous avons connus n’appartiennent pas qu’au monde de l’espace où nous les situons pour plus de facilité. Ils n’étaient qu’une mince tranche au milieu d’impressions contiguës que formaient notre vie d’alors; le souvenir d’une certaine image n’est que le regret d’un certain instant; et les maisons, les routes, les avenues, sont fugitives, hélas, comme les années.
    —pgs. 419-420

    The places we have known do not belong only to the world of space on which we map them for our own convenience. None of them was ever more than a thin slice, held between the contiguous impressions that composed our life at that time; the memory of a particular image is but regret for a particular moment; and houses, roads, avenues are as fugitive, alas, as the years.
    —pg. 462